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Syrie : dans les airs, sur terre ou sur mer, le dispositif militaire russe en carte

Le Monde.fr

 

Le 08.10.2015 à 17h09

Politique Internationale

 

Par Jules Grandin et Madjid Zerrouky

 

La campagne russe en Syrie s’est intensifiée et inquiète les pays de l’OTAN, après le tir de missiles de croisière depuis la mer Caspienne, le 7 octobre. Retour en carte sur la première grande opération militaire du Kremlin loin de ses frontières depuis la chute de l’Union soviétique.

Depuis la fin du printemps, c’est une mini-armée russe d’au moins 5 000 hommes qui a été déployée en Syrie en un temps record. Avec ses avions, ses missiles, sa logistique… La carte ci-dessous indique les principaux lieux où cette force armée s’est installée, les lieux que ses bombardiers attaquent, et la façon dont elle est ravitaillée.

Comment avons-nous procédé

Pour reconstituer ce déploiement, outre des informations obtenues par les journalistes du « Monde », nous avons croisé des sources syriennes (rébellion comme régime), les données de l’institut de recherche américain ISW, du collectif d’investigation Bliingcat, du site d’observation maritime Bosphore Naval News, le suivi du trafic aérien en temps réel disponible sur le site Flightradar, ainsi que les communiqués et images diffusés par le ministère de la défense russe.

 

Infographie Le Monde

 

 

  • Sur terre outre les pilotes, les mécaniciens, la      logistique, la défense      aérienne… les quelque 5 000 hommes déployés par Moscou – selon des informations obtenues par Le      Mondes’appuient essentiellement sur l’infanterie de      marine (la 810e brigade de la mer Noire), et l’artillerie (une      quinzaine d’obusiers et des lance-roquettes multiples). Si ces moyens sont      trop limités pour être      utilisés directement contre les opposants syriens pour reconquérir du terrain – Moscou comptant de toute façon sur les troupes      gouvernementales et iraniennes –, le dispositif est assez      dissuasif pour contrer toute velléité d’attaque      rebelle contre les bases russes. 
         
    Des unités plus spécialisées (forces spéciales) sont cependant sans doute      employées directement sur la ligne de front, au moins pour guider les frappes aériennes. Des hélicoptères (Mi-24) et un usage présumé de l’artillerie russe (lance-roquettes      Smerch) ont en outre été détectés par d’Armée syrienne libre dans      le nord de la province de Hama, les 7 octobre et 8 octobre, en      soutien à une offensive gouvernementale.

 

  • Sur mer le tir      spectaculaire de 26 missiles de croisière par 3 à 4 bâtiments de la flotte      russe de la mer Caspienne, a mis en lumière le rôle de la marine russe      dans les opérations en Syrie. Mais le message, politique, était plus destiné aux pays de l’OTAN qu’aux      rebelles syriens proprement dit. L’emploi de missiles de croisière navals      de longue portée, armement neuf et coûteux, est discutable au regard des      cibles, facilement atteignables par les avions de Lattaquié. 
         
     Au-delà, les activités navales sont surtout destinées, d’une part, à      ravitailler les garnisons des régions alaouites de Lattaquié et de Tartous      (la base navale utilisée par les Russes) via un « pont » maritime mis en place à      partir des ports de Sébastopol et Novorossiysk (sur la mer Noire).      Et d’autre part à établir un « cordon      sanitaire » au large des côtes syriennes, dont la flotte russe      contrôle l’accès au moyen d’un groupe naval mené par les croiseurs Moskva      et Smetlivy. Le premier disposant de missiles antiaériens de      longue portée S-300 venant compléter au moins deux batteries de      missiles sol-air de courte portée Pantsir S-1 installés sur la base      aérienne de Lattaquié.

Lire aussi : Moscou teste de nouveaux missiles en Syrie

 

Lire aussi : En Syrie, une semaine de frappes aériennes russes

 

 



09/10/2015
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