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CCSF : Le franc fort déprime les PME suisses

Le moral des petits entrepreneurs du pays est au plus bas depuis 2010, rapporte le sondage trimestriel de Credit Suisse et Swiss Global Enterprise. D’après la banque, le franc fort coûte 5 points de pourcentage à la croissance des ventes à l’étranger…

La demande étrangère a beau continuer de progresser, les PME suisses dépriment.

Le baromètre des exportations des petites et moyennes entreprises, publié jeudi par Credit Suisse et Switzerland Global Enterprise (ex-OSEC), montre que les exportations sont en croissance au troisième trimestre, avec une valeur de 1,04%, dans la moyenne de ces dernières années. Le problème, pointent les économistes de la grande banque, c’est que ce chiffre ne tient pas compte de l’évolution des cours de change – de l’effet du franc fort sur la compétitivité des produits et services « Swiss made ». Ainsi, cette expansion conjoncturelle présumée n’augure pas forcément une progression des exportations de même ampleur.

Credit Suisse a calculé l’effet mécanique du franc fort sur les exportations. La banque estime que leur croissance serait plus élevée de 5 points de pourcentage avec une devise à un niveau plus équilibré. Entre début janvier et fin mai, les ventes suisses totales à l’étranger ont reculé de 4,2%, par rapport à la même période de l’an dernier. Autrement dit, le franc fort fait, à lui seul, plonger les exportations dans le rouge.

Le reflet de cette situation, c’est le baromètre des perspectives des PME, qui est au plus bas depuis sa première publication, en 2010. En un trimestre, l’indice a encore chuté de 3,3 points pour s’établir à 43,3 points, soit clairement en dessous du seuil de croissance fixé à 50 points. En début d’année, lorsque l’euro valait encore 1,20 franc, cet indice se situait à 65,4 points.

Trois sondés sur dix voient leurs ventes régresser

Seules 25,7% des 200 entreprises sondées prévoient une hausse de leurs ventes à l’étranger. Elles étaient 29,2% au dernier trimestre. Quelque 43,2% d’entre elles s’attendent à une stagnation de leurs exportations. Et elles sont désormais 31,1% à penser que leurs exportations vont baisser cette année, contre seulement 13,4%, en début d’année. Plus généralement, le franc fort pèse sur les affaires étrangères de trois quarts des entreprises sondées, a-t-on encore appris jeudi.

Seul le secteur des biens de consommation se montre encore optimiste, en tablant sur une croissance de 6,7%. Les PME de la chimie et la pharma s’attendent à une chute de plus de 14% de leurs ventes. Ce alors que globalement – les grands groupes y compris – ces deux secteurs sont les principaux contributeurs à la croissance des exportations suisses depuis ces dernières années.

Sur l’ensemble des PME interrogées, 59% indiquent que la meilleure recette pour contrer le franc fort est de faire pression sur leurs achats pour compenser l’érosion de leurs marges. La compression des coûts de production est citée par 46% des PME. Viennent ensuite les augmentations de prix (26%) et la recherche de nouveaux marchés (24%).

En revanche, il n’y a plus qu’une société sur six qui songe à baisser les salaires, contre une sur quatre il y a trois mois.

Auteur : Le Temps

Date de publication : 10/07/2015



03/08/2015
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