Suisse-Regard

Suisse-Regard

Ce que pense vraiment Nicolas Sarkozy

Le Parisien.fr

 

Publié le 04.11.2014

Politique France

 

Ava Djamshidi

 

C’est un livre choc que publient deux collaborateurs de notre journal, dévoilant les confidences de l’ancien président sur ses ambitions, son vrai projet et, surtout, sur ses adversaires comme sur ses «amis» politiques. Décapant.

Un Nicolas Sarkozy plus vrai que nature, «brut de décoffrage», qui n’a jamais vraiment décroché de la politique depuis sa défaite à la présidentielle, en mai 2012. Tel est le saisissant portrait truffé d’anecdotes savoureuses que dressent nos confrères du service politique du Parisien - Aujourd’hui en France, Nathalie Schuck et Frédéric Gerschel dans leur livre à paraître ce mercredi «Ça reste entre nous, hein ?»*, alors que Nicolas Sarkozy brigue la présidence de l’UMP, lors du scrutin du 29 novembre.
Pendant sa vraie-fausse retraite de trente mois, les journalistes ont poussé à plusieurs reprises la porte cochère rouge bordeaux du 77 rue de Miromesnil (Paris 8e), pour rencontrer l’ancien président dans ses bureaux. «Bon, j’imagine que je retrouverai tout ça dans le livre», leur lance-t-il, un brin grinçant, le 7 avril 2014, alors qu’il chronique sans filtre la première moitié de ce quinquennat. 
Les auteurs ont aussi patiemment débrieffé les élus qui passaient sur les petits canapés beige de son bureau. Sarkozy apparaît tour à tour fanfaron, revanchard, et infiniment inquiet de la situation gravissime du pays, dont il a la conviction intime qu’il peut être le sauveur. «Tout ça va finir dans la rue», répète-t-il inlassablement depuis deux ans.
Son désir de revanche, lui, pourrait bien être né sur le perron de l’Elysée, lors de la passation de pouvoir entre l’ancien et le nouveau président. Le 15 mai 2012, François Hollande a tourné les talons sans même raccompagner le vaincu jusqu’à sa voiture, et piqué, après coup, l’immense susceptibilité de Sarkozy, toujours acide lorsqu’il s’agit de croquer Hollande et ses rivaux.

Hollande et Valérie Trierweiler, les «Bidochon»
Sarkozy trouve qu’Hollande est un président «faible» dont il dit même qu’il ne finira peut-être pas son quiquennat... Il raille aussi sans fard le style du nouveau chef de l’Etat :? «Il est mal fagoté, il mange des frites». Il rhabille aussi pour l’hiver le nouveau couple présidentiel, immortalisé en tenue de bain par les paparazzis au fort de Brégançon, dans le Var. «C’est les Bidochon en vacances !», tacle-t-il.

Des piques contre son camp
L’ex-président n’épargne que très peu de personnalités issues de l’UMP, «ce ventilateur à merde», selon ses propres termes. Bruno Le Maire, son principal challenger à la présidence du parti, qu’il surnomme «Bac+8» est sa principale tête de Turc. Mais même Laurent Wauquiez, qu’il a intégré dans son équipe rapprochée depuis son retour, n’est pas épargné par ses sarcasmes. A la télévision, l’ancien ministre avait avoué qu’il regardait Youporn «comme tout le monde», puis il s’était ravisé, en invoquant «de l’humour». Dans les jours qui suivent, avant de recevoir ses visiteurs, Sarkozy répète la même blague, en leur tendant la main. «T’as vu Laurent ces derniers jours ?». Avant de marquer un temps d’arrêt : «Non, parce que si tu l’as vu, j’espère que tu t’es lavé les mains, hein !?»

Deux millions d’euros pour des conférences
Nicolas Sarkozy a toujours été fasciné par la fortune et l’aisance des grands patrons. Avec des conférences rémunérées entre 100 000 et 150 000 euros, l’ex-Président a pu gagner quelque 2 millions d’euros. Lors d’un dîner à l’été 2012, il fait cette confession révélatrice à l’un des convives : «Tu comprends, je ne veux pas que ma femme me voie comme un chômeur.»
* «Ça reste entre nous, hein ?», Nathalie Schuck et Frédéric Gerschel, éditions Flammarion, 270p, 19€. Sortie en librairie le 5 novembre



06/11/2014
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 3 autres membres