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Des paroles et des actes: l'art de la synthèse, version Valls

L’Express.fr

 

publié le 25/09/2015 à 07:03

Politique Internationale

 

Par Alexandre Sulzer

 

Dans Des paroles et des actes jeudi soir sur France 2, le Premier ministre a tenté d'expliquer son action, entre réformisme et refus des ruptures.

 

Ses proches avaient prévenu. "Dans un magma médiatique, il faut redonner de la cohérence et du sens" à l'action gouvernementale. L'émission Des paroles et des actes sur France 2 constituait donc jeudi soir pour le Premier ministre Manuel Valls le troisième "temps d'explication" de la rentrée après sa longue interview dans Les Echos et le rendez-vous avec les militants socialistes à La Rochelle. Aucune annonce donc lors de l'émission de plus de deux heures. Plus souriant et blagueur que d'habitude, Manuel Valls s'est efforcé d' "incarner une gauche sans complexe, moderne et efficace", comme il le définit lui-même, se référant plusieurs fois à l'action de l'ancien chancelier allemand Gerhard Schröder. 

Sur le fond, le Premier ministre a confirmé qu'il n'entendait pas remettre en cause le statut de la fonction publique, même s'il a concédé qu'il était possible qu'il puisse "évoluer". "S'il faut faire évoluer tel ou tel secteur, moi j'y suis prêt. Mais je ne veux pas jeter l'opprobre sur l'ensemble des fonctionnaires", a-t-il déclaré. Façon de remettre à sa place Emmanuel Macron, assis en rang d'oignons avec seize autres ministres dans le fond du studio."Emmanuel, tu as pas fait ça?", s'est-il même permis d'interpeller son turbulent et jeune ministre de l'Economie. Ce qui ne l'a pas empêché de lui renouveler sa confiance face aux attaques la veille de Martine Aubry. Emmanuel Macron "apporte son talent, son énergie. (...) C'est une chance d'avoir une nouvelle génération", a-t-il insisté, citant également la nouvelle ministre du Travail Myriam El-Khomri ou Najat Vallaud-Belkacem. 

 

#DPDA Valls à Macron sur la fonction publique : "Emmanuel, tu n'as pas fait ça ?" http://t.co/whSoRqfKTO pic.twitter.com/4jjeVqW8UP

 

— Le Lab (@leLab_E1) September 24, 2015

 

 

"La brutalité ne correspond pas à la France"

Réagissant à la citation de François Mitterrand "La liberté est une rupture", invoquée par son contradicteur François Fillon, l'ancien rocardien Manuel Valls a préféré parler d'une France qui "a besoin de réformes, pas de brutalité". "La brutalité ne correspond pas à la France", a-t-il répondu dans le même esprit à un François Fillon, adepte de la "rupture" dans son livre Faire (éd. Albin Michel). "Moi, je n'écrirais jamais un livre pour prendre mes distances avec le président de la République", l'a attaqué Manuel Valls. Car s'il assume ne "jamais avoir caché" son "ambition", le chef du gouvernement dit ne pas "miser sur l'échec" de sa "famille politique". D'ailleurs, François Fillon n'a pas manqué, comme son entourage l'avait prédit, de reprocher à Manuel Valls d'avoir été "normalisé". 

 

Fillon : "Où est passé Manuel Valls? Vous avez été normalisé par François Hollande" http://t.co/Uv35ssahIJ #DPDA pic.twitter.com/8vDLYYG3xg

 

— Le JDD (@leJDD) September 24, 2015

 

Et c'est en effet un peu comme un homme de la synthèse que Manuel Valls avance tout au long de l'émission. Sur les migrants: si "l'honneur de la France est d'accueillir les réfugiés", "ça ne sera pas plus" que les 30 000 déjà annoncés. Sur la taxe foncière sur les terrains constructibles non-bâtis dans les zones tendus: "Il faut regarder les conséquences sur quelques centaines de personnes", concède le Premier ministre mais "l'objectif est bon". Sur les indemnités de départ des grands patrons comme celui de Volkswagen: s'il s'agit d'un "sujet extrêmement compliqué", il "ne faut pas s'interdire de légiférer". 

Seul véritable coup de menton de Manuel Valls. Lorsqu'à la fin, le chroniqueur Karim Rissouli lui demande de lire un tweet "méchant" à l'antenne, Manuel Valls se raidit et refuse. "La politique, ce n'est pas du spectacle." Pour ne pas se noyer dans le magma médiatique, le Premier ministre peut encore compter sur son tempérament volcanique. 

 

Valls, lorsqu'on lui propose de lire des tweets : "La politique, ce n'est pas du spectacle" http://t.co/DCjklhcUcv pic.twitter.com/fHeq9cCT5Y

 

— Le JDD (@leJDD) September 24, 2015

 

 

 



26/09/2015
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