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Grèce : Aléxis Tsípras démissionne et propose des élections anticipées

Libération.fr

 

Le 20 août 2015

Politique Internationale

 

Avec AFP

 

A chaud

Le Premier ministre grec appelle son peuple à lui redonner sa confiance pour continuer, dit-il, à se battre contre l'austérité.

Le Premier ministre grec, Aléxis Tsípras, a annoncé ce jeudi soir sa démission et a proposé la tenue d'élections législatives anticipées. «Je vais remettre ma démission et celle de mon gouvernement au président de la République», a-t-il déclaré lors d'une allocution télévisée.

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«J'ai le devoir moral et l'obligation politique de me soumettre à votre jugement», a-t-il aussi indiqué, lançant de se fait une campagne pour sa propre réélection. Ce vote doit, a-t-il affirmé, permettre au peuple grec de décider si oui ou non il veut de l'accord pour un troisième plan d'aide qui vient d'être adopté par le pays et ses créanciers.

«Ce n'était pas l'accord que j'espérais, mais c'est le meilleur accord que nous aurions pu signer», s'est justifié Aléxis Tsípras. Ces nouvelles élections pourraient lui permettre, alors qu'il jouit encore de bonnes opinions dans les sondages, de former une nouvelle majorité, débarrassée de la partie de l'aile gauche de sa coalition, Syriza, qui s'est opposée à lui lors des derniers votes au Parlement. Il lui est reproché d’avoir capitulé face aux créanciers en acceptant la plupart de leurs nouvelles mesures d’austérité, alors que ces dernières avaient été rejetées par référendum le 5 juillet.

A lire aussi : En Grèce, l'austérité s'impose sous contrainte au Parlement

En cas d'élections anticipées moins d'un an après les dernières législatives, la démission du Premier ministre est une obligation constitutionnelle. Ensuite, le président devra faire le tour de tous les partis d'opposition pour tenter de constituer un gouvernement d'intérim. En cas d'échec, Aléxis Tsípras peut accepter d'assurer l'intérim, ou bien la présidente de la Cour suprême grecque, Vassiliki Thanou-Christophilou, en sera chargée. Un schéma «peu probable, que la Grèce n'a pas connu depuis plus de 40 ans», précise l'historien Costas Stamatopoulos à Libération.

Le vendredi 14 août, le Parlement grec a adopté le troisième plan d'aide au pays, qui prévoit le versement de 86 milliards d'euros sur trois ans. Trente-deux députés Syriza se sont alors opposés au texte, adopté grâce aux voix de l'opposition sociale-démocrate et conservatrice. Validé ensuite par plusieurs Parlements européens dont l'allemand, ce plan a permis à la Grèce de toucher une première tranche de 23 milliards d'euros. Elle a ensuite pu rembourser, ce jeudi matin, 3,5 milliards d'euros dûs à la BCE.

Pour justifier son retournement, Aléxis Tsípras a expliqué que l'accord conclu le 13 juillet avec les créanciers ouvrait la voie à une discussion sur un allègement de la dette cet automne – une perspective qui n'enchante guère l'Allemagne conservatrice d'Angela Merkel, même si celle-ci semble désormais s'être rangée à l'analyse du FMI, qui juge cet allègement inévitable.



21/08/2015
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