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Elections régionales 2015 : le point sur les alliances, les fusions et les désistements

Le Monde.fr

 

Le 07.12.2015

Politique Internationale

 

Par Le Monde.fr

Fin du suspense. Deux jours après le premier tour des élections régionales, dominé par le Front national, les candidats en mesure de se présenter au second tour ont achevé leurs tractations. Ils avaient jusqu’à 18 heures, mardi 8 décembre, pour déposer leur liste.

Toutes les listes ayant obtenu au moins 10 % des suffrages exprimés avaient la possibilité de se présenter au second tour. Elles pouvaient cependant se retirer pour « faire barrage » au FN ou fusionner avec d’autres listes ayant obtenu au moins 5 % des voix. Tour d’horizon des fusions, alliances et désistements.

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La droite se maintient dans toutes les régions

Arrivés en tête dans quatre régions (Normandie, Pays de la Loire, Ile-de-France et Auvergne-Rhône-Alpes), Les Républicains (LR) ont décidé de suivre la ligne du « ni-ni » (ni fusion avec le PS, ni retrait face au FN). Une position contestée par leurs alliés centristes, mais aussi par des figures au sein du parti, dont Nathalie Kosciusko-Morizet et Jean-Pierre Raffarin. L’ancien premier ministre a appelé au retrait des listes de droite arrivées en troisième position lors du premier tour. C’est le cas dans deux régions :

En Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées,      le Front      national arrive en tête avec 31,83 % des voix, devant la      liste conduite par la socialiste Carole Delga (24,41 %) et la liste      de la droite et du centre      menée par Dominique Reynié (18,84 %).

En      Corse, Les Républicains arrivent en troisième      position et totalisent 13,17 % des voix derrière la liste divers      gauche (18,42 %) et la liste régionaliste (17,62 %).

Le président des Républicains, Nicolas Sarkozy, a pour sa part reconnu, mardi, qu’après le second tour des élections, il faudra clarifier la ligne politique de son parti.

 

La gauche se retire dans deux régions

La stratégie du Parti socialiste était de se retirer quand le total des voix de gauche, tous partis confondus en cas de report en sa faveur, ne permettait pas de battre le Front national. Le premier ministre, Manuel Valls, a ouvertement appelé à voter pour les listes de droite face au FN dans trois régions :

En Nord-Pas-de-Calais-Picardie,      les partis de gauche totalisent 30,02 %, loin des 40,64 %      obtenus par la liste de Marine      Le Pen. La liste de gauche conduite par Pierre de Saintignon      s’est retirée au profit de celle de Xavier Bertrand (LR), devancée de      15 points par le FN. « Pour battre Mme Le      Pen, nous devons tous nous réunir derrière la candidature de      Xavier Bertrand », a estimé M. de Saintignon.

Même scénario en Provence-Alpes-Côte d’Azur,      où la décision a été prise de retirer la liste d’union de la gauche      conduite par Christophe Castaner. Certains élus de gauche ont appelé au      maintien de cette liste. Les partis de gauche totalisent 29,3 % des      voix, à plus de 10 points du FN, représenté par Marion Maréchal-Le      Pen (40,55 %). La liste menée par Christian Estrosi (LR) obtient      26,48 % des voix.

 

Le bras de fer dans le Grand Est

En Alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine,      la tête de liste Jean-Pierre Masseret a maintenu sa liste malgré la      consigne de retrait et les pressions exercées par des cadres de son parti.      M. Masseret est arrivé en troisième position (16,11 %),      dimanche, loin derrière la liste FN de Florian Philippot (36,06 %) et      la liste de droite menée par Philippe Richert (25,83 %). Divisés sur      la stratégie de M. Masseret, certains frondeurs ont tenté de faire invalider la liste, mais sans réussite      puisque seulement 71 colistiers sur 189 ont annoncé leur désistement. Il      en aurait fallu 95 pour que M. Masseret retire sa liste. Le PS avait      appelé le candidat à la « responsabilité » et à se      « retirer », avant, face à son refus, de lui retirer      officiellement son investiture.

 

Lire aussi : Elections régionales : dans le Grand Est, l’ex-PS Masseret a résisté à la pression de ses colistiers

 

Les régions où la gauche a fusionné

La droite se maintenant partout et la gauche dans toutes les régions où elle peut espérer battre le FN, des triangulaires auront lieu dans la majorité des régions.

En Ile-de-France, les têtes      de liste socialiste (Claude Bartolone), écologiste (Emmanuelle Cosse) et      du Front      de gauche (Pierre Laurent) ont annoncé la fusion de leurs      listes. Le président de l’Assemblée nationale mènera donc      la liste unique de gauche face à la candidate de droite,      Valérie Pécresse (arrivée en tête avec 30,51 % des voix), et à celui      du Front national, Wallerand de Saint-Just (18,41 %). Le      président de Debout la France,      Nicolas      Dupont-Aignan, qui a obtenu 6,57 % des voix, a refusé      toute fusion de sa liste et ne donnera aucune consigne de vote.

Dans les Pays de la Loire,      les candidats du PS et d’EELV ont annoncé la fusion de leurs listes, malgré les      profondes divergences sur le projet      d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes.      Ils affronteront dans une triangulaire la liste de la droite et du centre      menée par Bruno Retailleau (33,49 %) et celle du FN, menée par Pascal      Gannat (21,35 %). Le PS et ses alliés avaient obtenu 25,75 %      des suffrages au premier tour, et EELV      7,82 %.

En Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées,      Carole Delga (PS-PRG) et Gérard Onesta (EELV-FDG) ont trouvé un accord.      Carole Delga est arrivée deuxième avec 24,4 % des voix, la liste EELV      et du Front de gauche a obtenu 10,26 % et celle du dissident      socialiste Philippe Saurel 5 %, contre 31,83 % pour le FN et      18,84 % pour la droite. Le candidat des Républicains, Dominique      Reynié, arrivé en troisième position avec 18,84 % des voix, a décidé      de se maintenir.

En      Normandie, le PS est arrivé en troisième position      (23,52 %) derrière la liste conduite par l’ex-ministre de la défense Hervé      Morin (union de la droite, 27,91 %) et celle menée par le      frontiste Nicolas Bay (27,71 %). Les têtes de listes PS, EELV      (6,14 %) et Front de gauche (7,04 %) ont annoncé leur fusion.

En Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes,      le président socialiste sortant, Alain Rousset, arrivé en tête du premier      tour avec 30,39 % des voix, a trouvé un accord de fusion avec la      liste EELV (6,5 %). Cette liste sera opposée à la liste de droite de      Virginie Calmels (27,19 %) et à la liste FN de Jacques Colombier      (23,23 %).

En Auvergne-Rhône-Alpes,      la liste conduite par le candidat socialiste Jean-Jack Queyranne est      arrivée en troisième position (23,93 %), derrière Les Républicains      menés par Laurent Wauquiez (31,73 %) et la liste FN de Christophe      Boudot (25,52 %). L’accord de fusion trouvé avec EELV-PG et le PCF,      dont les listes représentent au total 12,3 % des voix, pourrait permettre au PS de l’emporter.

En Centre-Val de Loire, le      PS est arrivé troisième avec 24,31 % des voix, mais le total des voix      de gauche est de 37,2 %, alors que le FN a obtenu 30,49 % des      suffrages au premier tour. La liste de droite conduite par Philippe Vigier      totalise, elle, 26,25 % des suffrages exprimés. L’accord de fusion      trouvé entre la liste PS et la liste EELV et le soutien apporté par le      Front de gauche (4,69 %) donnent une bonne chance à la gauche de      l’emporter.

En      Corse, la      liste divers gauche de Paul Giacobbi, arrivée en tête (18,42 %), a      fusionné avec la liste Front de gauche de Dominique Bucchini (5,56 %).      Face à eux, les deux listes nationalistes menées par Gilles Simeoni      (17,62 %) et Jean-Guy Talamoni (7,72 %) ont annoncé leur fusion,      de même que les deux listes de droite menées par José Rossi (Les      Républicains, 13,17 %) et celle de Camille de Rocca Serra (Rassembler pour la Corse, 12,70 %).

Lire aussi : Elections régionales : la gauche de la gauche se range derrière le Parti socialiste

 

Les régions sans fusion à gauche

En      Bretagne, la liste du ministre de la défense      Jean-Yves Le Drian (PS) est arrivée largement en tête avec près de      35 % des voix. Il fera face au second tour à Marc Le Fur (Les      Républicains) qui a obtenu 23,46 % des voix, et Gilles Pennelle      (FN ; 18,17 %). En revanche, il n’y aura pas de fusion entre les      listes PS et celle d’EELV (6,7 %).

En Bourgogne-Franche-Comté,      la tête de liste PS, Marie-Guite Dufay, arrivée en troisième position avec      22,99 % des voix, a décidé de maintenir sa liste. Mme Dufay      sera opposée à Sophie Montel (FN), arrivée en tête (31,48 % des      voix), et François Sauvadet (UDI-Les      Républicains ; 24 %). Mme Dufay n’a pas pu bénéficier de fusion avec les autres      listes de gauche, le Front de gauche ayant obtenu moins de 5 %      (4,62 %), tout comme EELV (3,91 %). Ces deux listes appellent      cependant à voter pour la liste PS. Le président de l’UDI, Jean-Christophe      Lagarde, a jugé « incompréhensible » que le PS ne se soit      pas retiré dans cette région « où le score de l’extrême droite      fait planer une lourde menace » de      victoire du FN. A l’inverse, le président de la fédération MoDem en Côte-d’Or, François Desseille, a « regretté »      que François Sauvadet n’ait pas « tendu la main, dans un grand      geste républicain, à Marie-Guite Dufay ». Maxime Thiébaut, tête      de la liste Debout la France (5,17 %), n’a pas donné de consigne de      vote.

 

 



09/12/2015
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