Immigration. Les réfugiés, préoccupation numéro un de l'Allemagne
Courrierinternational.com
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Politique internationale
Danièle Renon
L’afflux de dizaines de milliers de migrants en Europe se heurte à l’impréparation des gouvernants. L’Allemagne tente de trouver une solution à l’exode des Balkans.
Le 27 août se tenait à Vienne, en Autriche, un sommet européen sur les Balkans, d’où proviennent près de la moitié des migrants qui arrivent en Allemagne. Selon le quotidien viennois Kurier, outre l’aspiration à plus d’équité et de convergence entre Etats membres, l’UE serait disposée à débloquer 500 millions d’euros supplémentaires d’aide aux réfugiés.
Alors que s’ouvrait le sommet, une nouvelle tragédie de l’immigration a frappé les esprits : la découverte sur le bord d’une autoroute autrichienne d’un camion contenant plusieurs dizaines de cadavres, probablement de migrants. La chancelière allemande Angela Merkel a estimé que ce nouveau drame “était un avertissement pour nous tous.”
A lire aussi : Migrants : un drame sur le bord d’une autoroute
La question des réfugiés qui affluent vers l’Union européenne est largement commentée par la presse allemande : “Rideau de fer” à la frontière ungaro-serbe (Süddeutsche Zeitung), “Sept vérités sur les réfugiés. Jobs, criminalité, argent” (Bild), “Il y a deux Allemagne, l’une lumineuse, l’autre sombre” [déclare le président de la République Joachim Gauck] (Frankfurter Allgmeine Zeitung), “[Il faut] plus d’argent pour les réfugiés” (Handelsblatt), pour n’en citer que quelques uns.
Impréparation et dérapages
La visite de la chancelière Angela Merkel le 26 août à Heidenau, près de Dresde, où se sont produits de violentes manifestations le week-end dernier contre l’ouverture d’un foyer de 600 demandeurs d’asile, donne une nouvelle ampleur à la préoccupation numéro un de l’Allemagne. “La chancelière est-elle venue trop tard ?”, s’interroge la Frankfurter Allgmeine Zeitung, avant de souligner : “Les politiques qui affluent désormais à Heidenau doivent assurer le bien-être du peuple allemand. Cent mille fois engagé pour venir en aide aux réfugiés, le peuple a le droit à l’information sur ce qui va arriver et pourquoi. Mieux vaudrait la prochaine fois que les dirigeants allemands arrivent avant les réfugiés, et non après.”
De son côté, la Süddeutsche Zeitung élargit la réflexion au plan européen, mais stigmatise aussi au passage les dérapages, de droite comme de gauche, concernant les perspectives de vie que l’Allemagne doit réserver aux migrants. Le quotidien de Munich dénonce les mesures policières, la clôture de barbelés érigée par la Hongrie (d’où beaucoup de réfugiés sortent blessés) et “bientôt des soldats – certes sans ordre de tirer – et des chiens” : “Ce cavalier seul d’un gouvernement au détriment d’autres pays amis ne peut être la réponse à un drame d’envergure internationale. Tardivement mais tout de même, l’UE cherche des solutions communes”, rassure la Süddeutsche Zeitung.
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