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Entrées de migrants en Croatie et violences entre Serbie et Hongrie

SWI Swissinfo.ch

 

Le 16-09-2015

Politique Internationale

 

Par sda-ats

 

Quelque 1200 migrants sont entrés mercredi en Croatie, ouvrant une route face au blocage entre Serbie et Hongrie. La police hongroise a utilisé gaz lacrymogènes et canons à eau après des heurts faisant 14 blessés chez elle et d'autres chez les migrants.

La Hongrie a envoyé en soirée trois véhicules militaires armés à la frontière avec la Serbie, selon un photographe sur place. De son côté, la Serbie a dépêché des renforts.

Les migrants avaient auparavant réussi à arracher le grillage mis en travers des deux voies d'accès vers la Hongrie, puis ont avancé, prêts à en découdre avec les forces antiémeutes hongroises. Celles-ci ont reculé d'une cinquantaine de mètres et ont riposté par des grenades lacrymogènes. D'autres échauffourées avaient eu lieu auparavant, avec l'utilisation également par la police de canons à eau.

 

Serbie pas contente

Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon et le ministre serbe chargé des réfugiés, Aleksandar Vulin, ont qualifié "d'inacceptable" ces moyens contre les migrants.

Ces incidents sont les premiers depuis que Budapest a verrouillé dans la nuit de lundi à mardi sa frontière avec la Serbie pour les migrants.

Principal pays de transit en Europe centrale avec plus de 200'000 passages depuis janvier, la Hongrie s'est barricadée mardi derrière une clôture de barbelés. Cette situation pousse les migrants à chercher d'autres voies d'entrée dans l'UE.

 

Hongrie ciblée par la Croatie

Au total, 1191 migrants sont arrivés en Croatie mercredi, a indiqué dans la soirée un communiqué du ministère croate de l'Intérieur. La Croatie est prête à accueillir jusqu'à 1500 réfugiés par jour et en attend environ 4000 dans les prochains jours.

Le Premier ministre croate Zoran Milanovic a assuré devant le Parlement que la Croatie était prête à diriger les migrants "vers les destinations où ils souhaitent se rendre, l'Allemagne et la Scandinavie".

Les migrants ont été interceptés par la police croate peu après avoir franchi la "frontière verte" - à travers les champs où côté croate quelques zones n'ont toujours pas été déminées depuis le conflit avec la Serbie. Ils ont été conduits à Tovarnik pour être enregistrés et éventuellement soignés.

M. Milanovic a critiqué Budapest: "la construction de murs n'arrêtera personne et envoie un message horrible". Le Premier ministre hongrois Viktor Orban a évoqué plus tard la probable construction d'un nouveau mur à la frontière avec la Croatie.

Il a ajouté qu'il se plierait à des quotas même s'il est opposé à cette mesure. Mais Bruxelles est prêt a abandonné un système de répartition obligatoire de 120 000 migrants en faveur d'une solution où les Etats seraient volontaires, selon une source européenne.

 

Arrestation pour plusieurs centaines de personnes

Le ministère roumain des Affaires étrangères a lui convoqué l'ambassadeur hongrois à Bucarest pour exprimer sa "préoccupation" après la décision de Budapest d'ériger une clôture à la frontière entre les deux pays.

A Damas, le président syrien Bachar al-Assad a lui accusé l'Occident de duplicité en alimentant, selon lui, la guerre qui pousse les migrants à l'exil.

Les mesures hongroises ont été radicales: selon la police, seuls 367 migrants ont pénétré illégalement en Hongrie mardi. Ils ont tous été arrêtés et encourent jusqu'à cinq ans de prison. Un tribunal a condamné mercredi à un an d'expulsion du territoire hongrois un Irakien.

Au même moment, en Turquie, des centaines de Syriens cherchaient une porte d'entrée terrestre vers la Grèce, pour rejoindre le flux de migrants. Quelque 500'000 personnes sont déjà arrivées dans l'Union européenne cette année.

 

Plusieurs centaines de millions d'euros

Certains migrants ont pris la route à pied, avec leurs enfants, pour une marche de 250 km d'Istanbul jusqu'à Erdine, (nord-ouest) porte d'entrée terrestre vers la Grèce.

Et l'Allemagne a renforcé mercredi ses contrôles à la frontière avec la France, dans le Land du Bade-Wurtemberg. La France n'"hésitera pas" à le faire "si nécessaire dans les prochains jours ou prochaines semaines", a également souligné le Premier ministre français Manuel Valls. Elle a débloqué 279 millions d'euros et lancé 900 postes dans les forces de l'ordre pour affronter la crise des migrants.

 



17/09/2015
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