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La récompense du mérite et l'accession à la propriété, ce n'est pas pour les pauvres. Voilà, en creux, le message du gouvernement cette semaine.

Le Point.fr

 

Publié le 31/10/2014

Economie Internationale

 

Par Sophie Coignard

 

À l'Assemblée nationale, mardi 28 septembre, Geneviève Fioraso, secrétaire d'État chargée de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, répond à une question du député UMP Alain Chrétien sur les bourses au mérite, qui gratifient de 1 800 euros supplémentaires les étudiants ayant obtenu mention très bien au bac et qu'elle a supprimées au coeur de l'été, mais que le Conseil d'État a ordonné de rétablir en urgence.

 

La secrétaire d'État s'entête : pas question de rétablir durablement ces bourses au mérite. Pourquoi ? "C'est dès le CP que se décide l'avenir scolaire d'un enfant." Soit, mais ceux qui, malgré tout, ont réussi ne méritent-ils pas de poursuivre de brillantes études en étant déchargés, en partie, du besoin de travailler en même temps ? Pas question. L'excellence au bac ne sera plus un critère. Madame Fioraso préfère allouer 1 000 euros par mois à une nouvelle catégorie improbable, "les étudiants les plus modestes de la classe moyenne", et ce, quels que soient leur niveau et leurs résultats. C'est la préférence pour le saupoudrage et le mépris de l'excellence. Sur les 458 millions d'euros d'aide aux étudiants pour cette année scolaire, un effort sans précédent, se félicite-t-elle, le gouvernement trouve donc inepte d'en dépenser 15 pour récompenser et soutenir les nouveaux bacheliers qui ont su se distinguer !

 

Ni instruits ni propriétaires... et en autocar !

 

Bercy s'est occupé des plus modestes aussi en supprimant l'aide au logement pour accéder à la propriété. Son montant annuel moyen est le même que les bourses au mérite : 1 800 euros en moyenne, qui permettent de faire l'appoint pour rembourser un prêt immobilier. Trente mille foyers par an en bénéficiaient, ils n'auront qu'à rester locataires. Quelle idée, aussi, de vouloir devenir propriétaire, comme la majorité des ministres, de leurs conseillers, de leurs amis !

 

Et pas la peine non plus d'avoir une voiture quand on a peu d'argent. Un autre ministre, Emmanuel Macron, a trouvé la solution : la réforme des autocars qui "pourrait bénéficier aux pauvres, qui voyageront plus facilement". Cela donne une idée - terrifiante - de la manière dont certains membres du gouvernement considèrent ceux de leurs concitoyens qui, à l'évidence, vivent très loin de leur univers microcosmique.

 



06/11/2014
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