La Suisse compte 8500 chômeurs de plus qu’à la fin de l’été dernier
Le Temps.ch
Le mercredi 09 septembre 2015
Emploi Suisse
Par Servan Peca
Le taux de chômage remonte à 3,2% en août. Un quart de l’augmentation est lié à la conjoncture, indique le Seco, le reste à des effets saisonniers. Berne table toujours sur un chômage moyen de 3,5% pour l’ensemble de 2015
Après deux mois de stagnation, le taux de chômage en Suisse a augmenté en août, de 3,1 à 3,2%. A la fin du mois dernier, 136 983 personnes étaient inscrites auprès des Offices régionaux de placement (ORP), soit 3229 de plus qu’à fin juillet, selon les chiffres publiés mardi par le Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco).
Par rapport au mois d’août de l’an dernier, le chômage concerne 8549 personnes supplémentaires dans le pays, soit une hausse de 6,7%.
Ces statistiques débouchent sur une augmentation «relativement forte», a analysé mardi Boris Zürcher, le chef de la Direction du travail du Seco. D’après lui, trois quarts de cette progression sont liés à des facteurs saisonniers, avec la fin de la saison estivale. Le dernier quart, lui, est une conséquence directe de la dégradation de la conjoncture.
L’heure n’est toutefois pas à l’alarmisme. Pour l’ensemble de l’année, le Seco table d’ailleurs toujours sur un taux de chômage de 3,3% en moyenne. Le pronostic de 2016 est également maintenu à 3,5%. Pour rappel, cette moyenne annuelle avait plafonné à 3,2% en 2014. Elle n’a pas dépassé 4% depuis 1998.
Le baromètre de l’emploi calculé par Manpower, et également publié mardi, confirme lui aussi une certaine stabilité du marché de l’emploi, d’ici à la fin de l’année. Sur les 750 employeurs interrogés durant la seconde moitié du mois de juillet, 5% prévoient une augmentation de leurs effectifs, 5% une diminution, 88% n’envisagent aucun changement et 2% restent dans l’incertitude.
292 000 heures chômées
Le spécialiste du travail temporaire note par contre «des différences notables» selon les secteurs et régions interrogés. Les plus optimistes sont dans la construction. Les plus pessimistes dans l’hôtellerie. Dans ce secteur, le chômage dépasse 11%, selon le Seco. A noter que selon les chiffres de ce dernier, les quatre cantons les plus touchés par le chômage sont romands. Il s’agit de Genève (5,5%), de Neuchâtel (5,4%), de Vaud (4,9%) et du Jura (4,1%).
Le recours au chômage partiel a en revanche diminué. En juin, dernier mois où la statistique est disponible, les réductions de l’horaire de travail ont touché 5278 personnes, soit 145 de moins qu’en mai. Dix entreprises de moins étaient concernées, soit 522.
Par contre, le nombre d’heures de travail perdues a augmenté de 19 262 unités (+7,1%) à 292 350 heures. Et en août, a précisé le Seco, près de 400 entreprises ont déposé une demande de mesure de chômage partiel. C’est 60 de plus qu’en juillet.
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