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Le chômage risque encore d'augmenter en Suisse

Le Temps.ch

 

Le 8-10-2015

Economie Suisse

 

Par Mathilde Farine

 

Le taux de chômage est resté stable à 3,2% en septembre, selon les chiffres du Seco. Le nombre d'inscrits a cependant augmenté

 

Le marché de l'emploi continue de se détériorer en Suisse. Même si cela se reflète à peine dans le chiffre le plus visible: le taux de chômage est en effet resté à 3,2% en septembre, comme le mois précédent. 

En chiffre absolu, le nombre de chômeurs inscrits, lui, affiche une hausse: ils sont 1243 de plus par rapport au mois précédent et 8261 par rapport à septembre 2014, selon un communiqué publié jeudi par le Secrétariat d'Etat à l'économie (Seco). Au total, il y a 138226 chômeurs en Suisse.

"Ce n'est pas surprenant et on peut s'attendre à une poursuite de cette hausse, estime Gero Jung, chef économiste de la banque Mirabaud. Même si la situation n'est pas alarmante, selon l'expert qui souligne le cas de la zone euro, dont le taux de chômage se situe en moyenne à 11%. Pour lui, il est probable que le taux suisse atteigne 3,4% d'ici la fin de l'année et 3,5% à 3,7% l'an prochain. En outre, cette situation est nettement moins grave que la détérioration qui avait prévalu en 2009 où le taux de chômage avait atteint 4%, poursuit Gero Jung. 

 

L'économie résiste mieux que prévu

A la fin de l'été, la surprise a été de voir que l'économie suisse résistait mieux que prévu à l'abandon du taux plancher par la Banque nationale suisse (BNS), souligne de son côté Michel Juvet, associé de la banque Bordier. La croissance a été plus forte que ne l'avaient anticipé la plupart des experts, notamment grâce à la diversification des débouchés des exportations. L'appréciation du dollar et la plus forte dynamique dans cette zone a notamment compensé les difficultés à vendre dans la zone euro. le choc est donc passé, mais il faut continuer la montée en valeur des produits suisses, pour Michel Juvet. 

Pour l'économiste, il faut cependant à tout prix que le marché de l'emploi ne se détériore pas trop. "Pour l'instant, les salaires n'ont pas diminué et, l'inflation étant négative (-1,4% en septembre), les Suisses bénéficient d'un pouvoir d'achat plus important. Or le fait qu'ils ont continué de consommer a permis de compenser les difficultés qu'a subies l'industrie d'exportation depuis la mi-janvier avec le bond du franc", explique Michel Juvet. Si le chômage s'accroît et que les salaires diminuent, les Suisses pourraient décider de moins dépenser, ce qui affecterait la croissance, prévient-il encore. 

 

Le chômage partiel recule

Bonne nouvelle, selon Gero Jung, "le chômage partiel recule, c'est encourageant". Le Seco a publié des statistiques pour le mois de juillet, qui montrent un recul de près de 40% du nombre de personnes qui ont vu leur temps de travail se réduire pour faire face, dans la plupart des cas, à l'appréciation du franc. 3211 personnes se trouvent encore dans cette situation, dans 404 entreprises, contre 522 au mois de juillet. Une évolution qui peut être interprêtée comme une stabilisation de l'industrie. L'économiste nuance cependant: "D'autres statistiques, comme l'indice PMI, qui montre l'évolution des achats des directeurs financiers dans le secteur manufacturier, sont toujours à des niveaux faibles."  

En Suisse romande, seul Genève affiche une hausse de son taux, qui passe de 5,5% à 5,6%. Les autres cantons ont vu leur marché de l'emploi rester stable à des niveaux moins élevés. 

 



09/10/2015
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