Vu de Suisse. “Mein Kampf”, un pavé dans la mare de Mélenchon
Courrier International.com
Le 27/10/2015
Polémique
Par Courrier international
Le fondateur du Parti de gauche s’étrangle en prévision de la publication par sa maison d’édition du pamphlet antisémite de Hitler, qui tombera dans le domaine public en janvier 2016. Le débat s’anime quand certains rappellent le bon vieux slogan “Il est interdit d’interdire”…
“Sur les réseaux sociaux, l’affaire fait grand bruit. Et le débat, pour une fois, vole assez haut”, estime Le Temps, qui commente la polémique suscitée par la publication, le 22 octobre dernier, d’un post de blog signé Jean-Luc Mélenchon et intitulé : Non ! Pas Mein Kampf quand il y a déjà Le Pen !
Dans ce texte, le fondateur du Parti de gauche s’adresse à son éditrice, dont la maison, Fayard, s’apprête à publier une nouvelle traduction du pamphlet d’Adolf Hitler qui tombera dans le domaine public en janvier 2016. Comme le souligne le quotidien de Genève, la vraie question est : “Est-ce judicieux de rééditer Mein Kampf aujourd’hui ?”
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Jean-Luc Mélenchon avance des arguments politiques pour dénoncer cette décision, en soulignant que “la leçon du bilan nazi et des incitations criminelles s’efface des consciences à l’heure où recommencent des persécutions antisémites et antimulsulmanes. Son billet est également une attaque contre le FN et tous ceux qui plient devant lui”, note Le Temps.
Sur les réseaux sociaux, l’homme de gauche a trouvé de nombreux contradicteurs : “Si éditer, c’est diffuser, ne pas éditer, c’est interdire. Pour de nombreux internautes, ce que demande Mélenchon revient à se comporter comme Hitler lui-même, en censeur et idéologue avant tout.”
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Et Le Temps de citer le chercheur au CNRS Christian Ingrao, spécialiste du nazisme, qui a publié une lettre ouverte pour répondre à Jean-Luc Mélenchon : “Editer Mein Kampf, c’est précisément lutter contre cette mise en tabou, c’est refuser de sacraliser négativement ce texte si pataud.”
“L’historien termine sa lettre par une aimable vacherie”, conclut le quotidien : “A chacun son métier, sa fonction ou son office : les historiens et les éditeurs sont là pour écrire des livres et parler du passé ; les hommes politiques pour parler d’avenir.”
A bon entendeur …
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