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Syrie : des frappes pour quoi faire ?

Le Point.fr

 

Publié le 16/09/2015 à 07:21

Politique Internationale

 

Le Point.fr (avec AFP)

 

La presse est sceptique sur l'efficacité de frappes aériennes en Syrie. Et y voit un revirement plutôt dicté par des impératifs de sécurité intérieure.

 

Manuel Valls a confirmé ce qui était prévu depuis que le président de la République a annoncé des vols de reconnaissance. Il y aura bien des frappes en Syrie. Des frappes aériennes, mais pas de troupes au sol. C'est la limite de l'exercice. Les éditorialistes ont beau jeu ce matin de souligner tout ce que cette annonce a d'insuffisant.

Certes, en annonçant « des frappes contre Daesh », l'acronyme arabe de l'EI, Paris renonce « de facto au dogme du « ni-ni » : ni Bachar, ni l'État islamique », analyse Isabelle Lasserre dans Le Figaro. Mais ce revirement imposé par les faits est le signe même de notre impuissance.

 

Le précédent libyen

Dans Libération, Marc Semo enfonce le clou : « Les frappes aériennes tricolores (...) ne changeront pas grand-chose. Elles seront limitées faute de moyens. En un an, l'aviation française a mené en Irak 200 frappes, contre 6 500 pour l'US Force. Le choix de Barack Obama d'une guerre aérienne dans le but d'affaiblir puis détruire l'EI montre ses limites. Les forces locales - combattants kurdes ou armée syrienne libre - ne suffisent pas. D'aucuns évoquent une nécessaire intervention au sol, récusée par l'Élysée, car irréaliste et inconséquente. Le vrai défi reste de définir une stratégie qui permette à la fois de combattre l'EI et le régime assassin que fuient par millions les Syriens. »

Dans L'Humanité, Jean-Paul Piérot s'interroge sur le résultat attendu d'une telle annonce, et évoque des précédents fâcheux : « Mettre fin au chaos et aux atrocités passe par la mise hors d'état de nuire de Daesh, que seules rendront possible une mobilisation d'une coalition sous mandat de l'ONU incluant la Russie et l'Iran, une aide militaire aux combattants kurdes, une feuille de route sur l'avenir politique de la Syrie. Les frappes aériennes décidées par François Hollande en dehors de tout mandat onusien redessinent un schéma connu, celui de la Libye. Pour quel résultat ? »

 

« Notre pays est visé »

Certes, « en Syrie, il y a urgence. Si Damas tombe - ce qui n'est pas exclu -, c'est tout le Proche-Orient qui explosera », avertit Patrice Chabanet dans Le Journal de la Haute-Marne. « Mais quand bien même se résout-elle à un engagement militaire, la France ne peut pas faire face seule, surtout s'agissant d'une intervention au sol », estime Michel Urvoy dans Ouest-France. Plus sévère encore, Pierre Fréhel pour Le Républicain lorrain (Pierre Fréhel), évoque « les gesticulations militaro-diplomatiques du président », « destinées davantage à impressionner les Français qu'à préparer sérieusement une offensive en Syrie dont nous n'avons pas les moyens ».

Reste la menace terroriste, véritable mobile de cette intervention, aussi limitée soit-elle. Le Parisien, sous la plume de Frédéric Gerschel, explique que « si Paris s'est résolu à changer de cap en Syrie, c'est avant tout pour des raisons de sécurité nationale ». Il s'agit en effet de « viser des centres de commandement, des camps d'entraînement, voire des cibles liées à la préparation d'attentats sur le sol français ». « Une façon de montrer que l'État ne reste pas inactif face à la menace islamiste et aux risques, réels, de nouveaux attentats sur notre sol », commente Pascal Coquis dans Les Dernières Nouvelles d'Alsace.

Dans La Montagne/Centre France, Bernar



16/09/2015
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