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Vu de Russie. Paris bombarde Daech par ambition politique

Courrier International

 

Publié le 28-09-2015

Politique International

 

Par Célia Mascré

 

Les premières frappes françaises en Syrie, annoncées le 27 septembre, ont visé, selon l’Elysée, un camp djihadiste près de Deir ez-Zor, dans l’est du pays. La presse russe s’empresse de réagir, entre scepticisme et ironie.

 

“Les Français ne nous ont pas attendus”, titre le quotidien d’opposition Novaïa Gazeta à propos des frappes françaises en Syrie. “Les bombardements français sur le territoire de Daech confirment que nos ‘partenaires occidentaux’ sont prêts à mener une opération antiterroriste sans l’aide de la Russie. Apparemment, le seul sujet de discussion avec Moscou sera le départ d’Assad et/ou la participation des troupes russes à des opérations terrestres en Syrie.”

 

Le “syndrome Sarkozy”

Pour le quotidien Moskovski Komsomolets Vladimir Poutine serait à l’origine de ces frappes, puisqu’il titre : “La France bombarde la Syrie à cause de Poutine”. Selon le journal populaire, les récents discours du président russe, dont le plan contre Daech prévoit une alliance avec Bachar El-Assad, aurait directement influé sur la décision de l’Elysée.

Mais pas seulement. Le quotidien parle de “syndrome Sarkozy” : “Les frappes des forces de l’armée de l’air françaises sur les positions de Daech en Syrie sont une sorte de démonstration des ambitions politiques de Paris.” Et de comparer la situation à celle de la Libye : “A l’époque de Sarkozy, lors des bombardements en Libye, il s’agissait pour la France de montrer aux Anglais qu’elle avait un coup d’avance sur eux.” Conclusion, “aujourd’hui, la France ne veut pas montrer qu’elle est en retard, non seulement vis-à-vis des Américains, mais aussi des Russes”. En fait, “l’orgueil français semble ne pas être l’apanage de la droite”, d’après le journal russe.
 

A lire aussi : Vers une confrontation avec l’Occident en Syrie ?

 

Qu’on se rassure, “ces attaques ne changent rien à la position française concernant le président syrien”, tempère Moskovski Komsomolets. Cependant, Paris a beau avoir toujours été ferme sur le départ impératif de Bachar El-Assad, il se pourrait que son opinion évolue au fil des négociations à l’ONU : son départ pourrait éventuellement être remis, le temps d’une opération militaire contre Daech.
 

 



28/09/2015
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